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Portaits - Keith Kennif
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Evolutions du colibri et des fleurs

   Au cours de l'évolution, la longueur du bec des espèces de colibri a varié. Selon les espèces, les becs mesurent de 1,5 à 10cm, et ont des formes plus ou moins incurvées. Cette longueur des becs se serait adaptée aux fleurs d'où l'oiseau-mouche tire son alimentation. Certes, les colibris ont besoin de fleurs pour se nourrir de leur nectar, mais les fleurs ont aussi besoin des colibris pour déposer leurs pollens sur d'autres fleurs. Les colibris, en s'alimentant, agrippent des particules de pollen, qu'ils vont déposer sur d'autres fleurs à l'occasion d'autres sessions d'alimentation. 

   Premièrement, on sait que l'ADN des colibris est contenu dans les noyaux de leurs cellules. L’ADN est divisé en plusieurs portions appelées «gènes». Ici, nous nous intéresserons aux gènes responsables de la forme générale du bec. Grâce à l'action de l'ADN polymérase, lors de la transcription, l'ADN devient ce que l'on appelle l'ARN pré-m. Lors de l'épissage, grâce à l'action d'enzymes, les introns (parties de l'ARN pré-m inutiles à la synthèse des protéines) sont supprimés, et les exons (parties de l'ARN pré-m utiles à la synthèse des protéines) sont conservés. Les exons sont alors assemblés et forment l'ARN-m. Lors de la traduction, l'ARN-m se dirige vers le réticulum endoplasmique afin de rejoindre les ribosomes. En effet, des complexes appelés «ribosomes» se clipsent sur l'ARN-m. Pour chaque codon (suite de 3 nucléotides), les ribosomes assemblent un acide aminé correspondant. Entre chaque acide aminé, se forme une liaison covalente. Arrivés au codon-stop, les ribosomes arrêtent la production d'acides aminés, et il se forme un polypeptide. Ce polypeptide formé, une fois migré vers l'appareil de Golgi, va prendre une forme tridimensionnelle, ce qui va conférer à la protéine nouvellement formée sa fonction. Enfin, ces protéines, une fois dans les vésicules de sécrétion, sont envoyées dans l'organisme par le biais des capillaires (petits vaisseaux sanguins présents dans la cellule), jusqu'au bec où elles vont agir. En conclusion, les protéines sont codées par les gènes. Les gènes s’expriment: on dit que les caractères (physiques) se réalisent. La réalisation des caractères physiques (ici la forme, la taille, l’épaisseur, etc du bec) est due à l’action des protéines au sein des cellules et entre celles-ci.

   De plus, au cours des années, des mutations sont apparues. Ces mutations affectent les séquences de nucléotides des gènes. Mais ces mutations sont survenues sur les gènes exprimant le bec des colibris, sur ceux exprimant la couleur des plumes, de la tailles des os, etc.. Et si ces mutations ont changé les séquences des nucléotides, elles changeront par conséquent les séquences polypeptidiques pendant la traduction. Les protéines nouvellement formées auront donc des formes différentes impliquant des fonctions légèrement différentes. Elles ont donc eu une action différente sur le bec, modifiant sa forme. Étant donné que l'information génétique est héréditaire, les générations suivantes finiront par avoir ces gènes mutés, et conserveront les caractères physiques transmis par leurs parents.

   En outre, ces modifications peuvent avantager le colibri, tout comme le désavantager. En effet, des mutations auraient pu engendrer une inhibition de la fabrication du bec (du moins, une diminution de sa taille).  Donc, cela  empêcherait le colibri de se nourrir, du moins rendrait la tâche plus difficile. Mais la nature est faite de manière à ce que l'on élimine les mutations nuisant à la survie de l'espèce, et que l'on conserve celles favorisant la survie de l'espèce (si les mutations ne nuisent pas et ne favorisent pas non plus la survie de l'espèce, le choix de la conservation se fait aléatoirement). Ce phénomène est appelé sélection naturelle.

   Les mutations des gènes codant la fabrication du bec chez certaines espèces ont été conservées car la longueur et la forme du bec des colibris de ces espèces dues à ces mutations permettent d'atteindre un maximum de fleurs pour prélever le nectar, et se nourrir. Elles sont donc favorables à la survie de ces espèces.

   Il se produit le même phénomène pour les fleurs qui s'adaptent aux formes des becs des colibris. Ce phénomène d'évolution en parallèle chez les deux espèces se nomme coévolution. On parle de zoogamie lorsque les coévolutions florales sont assurées par des animaux n'étant pas des insectes. Ici, cette coévolution étant entre fleur et oiseau, on parle d’ornithophilie.

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